29.12.10

Avec fusions

Ciel, les gens autour de moi parlent français. Ils râlent. Pour commander un goûter, je dois dire "une tartelettes aux fruits rouges s'il vous plaît". Et un "sévenneup". Tout ça à la "Brioche dorée". On me jette un regard interrogateur si je parle de "lossinkeit". (Ok, ça, ça ne change pas.) Il n'y a plus de neige. Il fait chaud (8/9° environ). Le sol est trempé, mais pas gris-marron. Il s'agit vraiment de pluie et non de neige qui aurait fondu. Je paye par carte. Je suis seul avec mon bonnet. Même à Leclerc, ils trouvent ça tellement bizzaroïde que le vigile préfère parler de "votre chapeau".


Je me fais des réflexions étranges parfois, à base de confusion des langages, comme : "tiens, je n'ai plus d'aku sur mon ordi, il faut que j'aille chercher mon chargeur". C'est quoi cet aku ? Pourquoi c'est le mot qui me vient à l'esprit en premier, non mais sérieux ?


Les livres disponibles sont toujours compréhensibles -encore que, je n'ai pas mis mon nez dans le dernier Marc Lévy-, écrits en français ... Bon, par contre, c'est pas pour autant qu'ils donnent tous envie. L'espace Leclerc ressemble plus encore à une "portion congrue de l'offre culturelle existante". L'espace littérature étrangère en est particulièrement symptomatique. Quoiqu'il doit y avoir plus de choix que l'espace littérature française hors-pochotèque. Dur. Il va falloir que je me rabatte sur un voyage en centre-ville.


Sinon, je peux lire les panneaux qui indiquent ce-qui-est-vendu-où dans les grandes surfaces. Toujours à l'espace Leclerc (la sortie culturelle du jour), j'ai pu rire à chaudes larmes devant le magnifique "walk man / lecteur CD". Je n'ai pas osé sortir mon appareil photo pour immortaliser ce vestige vieux de 10 ans, mais tout de même. Malgré leurs marges, ils n'ont visiblement pas envie d'investir dans une mise-à-jour de la base de données de leurs panneaux indicateurs.


Simplement pour ça, c'est quand même cool d'être en France. Je peux me faire rire avec les incohérences de mon environnement et à base de mots anglais.


Fantasschön.

14.12.10

Retours

Cette semaine, la Dreisam est redevenue calme. J'écoute à nouveau Déportivo. En boucle. Il neige, encore une fois. Et les prochains jours prévoient une vague de froid, ce qui devrait permettre à la neige de rester un moment.


Cette semaine sera reposante. (ou non)

11.12.10

Divisions d'un royaume commode

Mardi matin, la Dreisam (la petite rivière calme et reposante qui longe le centre-ville et sépare nettement la partie Nord de la partie Sud) n'était pas comme d'habitude. Au contraire, elle était presque furieuse. C'était beau. C'était étrange. C'était difficile de dire exactement ce qui se passait. Mais soudainement, j'avais affaire, en plein sommeil du transport trop matinal vers un cours à 8h30, à une intrusion de l'anormal dans mon quotidien.



D'autant que j'étais dévoué à rester endormi et paisible en balançant du Kings Of Convenience dans mes oreilles. Je me voyais aller en cours dans une sérénité capable de resister à toutes les épreuves...
.. Sauf celle de la Dreisam.


Elle m'a perturbée. Mais je suis resté paisible ; normal, la musique n'avait pas changé. Mais je m'étais dit quand même qu'il fallait que j'aille voir ça de plus près. Pour comprendre.



Toute la semaine a été sur la même dichotomie. D'un côté, il y avait la routine pour donner le tempo aux activités quotidiennes. De l'autre, il y avait des intrusions plus ou moins "r'lous", plus ou moins volontaires et plus ou moins conséquentes.


J'ai même topé ce matin, totalement par hasard, un article sur un -trop- jeune (17 ans, pour encore une minute?) conducteur nantais dans le Bädische Zeitung. Vrai de vrai.


Le point culminant, c'était hier. Freiburg accueillait le sommet (à noter que les allemands utilisent la même métaphore, ils disent "Gipfel", faut que je me penche sur la question) franco-allemand. Toute la journée, c'était cortèges de policiers et barrages de manifestants dans le centre-ville.



Pour expliquer aux Nantais, c'est comme si le tram' avait été interdit entre les arrêts Duchesse Anne et Chantiers Navals dans un sens, Place du Cirque et Aimé Delrue dans l'autre. (Pour Rennes, j'aurais voulu expliquer aussi, mais j'ai retrouvé qu'une ligne de métro dans ma mémoire. Ah ah. (je rage.))


Que s'est-il passé de si important en soi ? Pas grand chose. Un repas sur la place de la Cathédrale, un tour à la Mairie... et globalement, un jeu de l'empereur nu et invisible, la variante du roi du silence.


Pour contrôler tout ça, plus de policiers que de manifestants. Ceux-ci étaient vraiment partout : bien en évidence, en uniforme, pour circonscrire les manifestations ; quelques patrouilles à cheval, pour se montrer plein de ressources, quelques autres en civil pour les lieux "à risque" (devant la mairie, ainsi que dans les échaffaudages de la cathédrale pour avoir une vue d'ensemble)



En version synthétique, ça donne une semaine où il y a de l'incongru qui s'invitait mais qui changeait rien.


Je ne sais pas si j'en suis heureux. Disons que c'était drôle. J'en retiendrai ça.
Et ça me permet de pronostiquer un fort beau gros match plein de buts mais avec Freiburg qui gagne à la fin, demain, pour le match qui se déroulera au Badenova Stadion !

3.12.10

Froid des villes et froid des champs

Hallo le monde ! (Mathieu, Guilhem, Caroline, si vous me lisez, je vous hais.)

En ce moment, la vie à Freiburg ressemble à un écran de télévision sans TNT. D'ailleurs, ça coupe la connexion de l'Internet (das Internet, auf deutsch) assez régulièrement. Ce qui ne participe pas à ma motivation pour écrire des bêtises ici.

Néanmoins, un jour, je finirai l'article à propos des bars fribourgeois, en proposant un comparatif, soumis à une votation populaire, comme se plaisent à le faire les suisses, même si c'est parfois pour des projets de loi assez gerbants. (Cette phrase a été écrite dans le but de montrer la toute puissance des virgules)

Alors la neige ? Et bien les voitures roulent dessus, en Allemagne ! Enfin à côté, une fois que la route a été dégagée pendant la nuit. Ils sont quand même forts ces allemands. Moi qui regarde parfois, à mes longues heures de dérives internetistiques, les journaux français, je rigole beaucoup. Il semblerait que ça soit la panique chez vous.

La neige, c'est bien. Ca commence blanc, ça devient grisâtre-marron, ça colle aux chaussures. On voit la pollution prendre le dessus. La neige me rend tout "mimi cracra" ; sauf que l'eau, moi, j'aime pas ça. Je préfère la neige fondue. (ce n'est PAS de l'eau !)

Par contre il fait un peu froid. Je recherche les températures positives depuis quelques jours. Weather.com n'a pas dépassé les 0 depuis longtemps, j'ai l'impression. A l'heure actuelle, on approche de midi, il fait -9° en théorie. C'est génial. Je peux maintenant prendre mon bonnet rouge (aux couleurs allemandes), mes chaussures rouges (aux couleurs françaises) et me lancer dans de grandes balades sur les hauteurs qui entourent le quartier Vauban.


Air froid, vent froid, mains froides (j'ai pas encore de gants rouges (aux couleurs...euh.. Italiennes ? Espagnoles ? Marocaines ?)), souffle froid.

La vie est tellement choupi que je me permet de faire, pour donner une idée, des panoramas à la va-vite (oui, ça se voit, je sais.) de Freiburg vu d'en-haut.

(clic)