18.6.11

Laisser clé morte

Pour mieux connaître Freiburg, ma dernière lubbie s'est portée sur les murs et les petits creux qui les composent. Ces creux sont parfois comblés et deviennent des lieux de partage, de connaissance. En langage spécialisé, on nomme cela des dead drops.




Freiburg, à l'heure actuelle, en possède deux si l'on croit le site internet dédié à l'aventure.


Jeudi, peu avant l'arrivée de la douche offerte gracieusement par mon vélo et la météo, je suis parti à la recherche de la première. J'avais assez bien repéré sa localisation : la rue entre la alte UB (ex-BU) et le Stadttheater (théâtre municipal), sur un petit rebord.
La pluie s'invite, je sais déjà que je ne vais pas m'amuser à sortir mon ordi pour fouiller le contenu. Tant pis, quitte à y être, je vais faire du repérage. Je recherche un peu, l'oeil attentionné le long des murets. Pas de clé USB à l'horizon ? Ah, si, tiens.
Déception. Tristesse. Rage. Pauvre petite clé achevée dans la douleur. Elle ne bougera vraiment plus, celle-là.


Le lendemain, nouvelle tentative. J'ai bien pris les informations pour la deuxième clé. Je ne reconnais pas trop de quel mur il s'agit, à la vue de la photo, mais sur place je suis convaincu de finir par réussir.
Arrivée express via mon vélo à proximité du lieu du crime. Après quelques recherches quand même, une intuition me pousse vers un lieu légèrement en décalage avec l'indication Google Maps et devant lequel je suis passé sans doute des centaines de fois : l'entrée d'un bâtiment de la fac', qui sert également de passage entre le RU et la cafét' ; c'est dire son importance.
Bingo. La clé est là. Au milieu d'un nuage blanc qui se distingue du rouge de la façade.
Ni une, ni deux. Je sors l'ordinateur. L'endroit est parfaitement choisi.
Me voilà qui obtient des données de connaissance directement depuis les murs de ma fac.




(Bien entendu, j'ai laissé un petit truc en échange. Je ne dirai pas quoi, il faudra venir sur place pour tenter de deviner.
Et j'ai bien envie de laisser ma "dead drop" à moi, avant de quitter cette ville.)

2.6.11

Wir sind eine Gurke, wir sind die Gurke

Il faut bien commencer par là. C'est le sujet sur le feu en ce moment : à Freiburg, on ne mange plus. Les concombres sont contaminés, à moins qu'il ne s'agisse des tomates. Ou de la salade, qui, heureusement, vient de Freiburg-même à la Mensa (pour les non-initiés, l'équivalent du Restau' Universitaire).
Le Parti Pirate, avec gourmandise, recommande chez Twittounet de se contenter de frites et de pizzas. L'Allemagne, ou l'art du régime avant l'été.


Ainsi, plus de repas ou alors la peur au ventre. Que fait-on pendant ce temps-là ? On subit le retour de la pluie. On voit l'ancienne UB (Bibliothèque Universitaire) disparaître petit-à-petit, avec quelques petites épitaphes à sa laideur qui se dévoilent sur l'Internet. On interdit au Pape de venir dans certaines rues. On voit le festival de la pierre se terminer.
Tout cela semble bien morose.


Pourtant, que nenni, Freiburg reste Freiburg.
La preuve, on va encore parfois au StuSieBar (quand le Biergarten du Schloßberg nous snobe), un lieu qui mériterait un article entier pour expliquer son oxymore interne.




PS : j'attends avec impatience une personne courageuse pour écrire une jolie apocoloquintose au peuple allemand.

29.5.11

Gaudi, yo !

Ma vie fribourgeoise est prise dans le mouvement footballistico-urbanistique.

Il y a quelques jours de cela, j'étais à Bordeaux pour tenter de rafler l'IJBA (on en reparlera entre nous). C'était intéressant, c'était la France, c'étaient de longs voyages en train fatigants. En soit, Bordeaux, ce ne fût pas fabuleusement attirant : une grande ville, peu verdâtre, tout du moins dans le coin qui part du stade à la rue Sainte-Catherine (oui, je n'ai probablement pas vu les meilleurs coins). Je ne suis même pas allé jusqu'au fleuve. Alors tant que je ne l'ai pas vu, je n'aimerai pas. Un point, c'est tout.

Bref, du mouvement spatial. Mais il y a également du mouvement social : trois manifestations en deux jours.
La première, comme un symbole de Vauban, concernait "l'atom-kraft" (soit l'énergie nucléaire).
La deuxième était un défilé du Kommando Rhino, le squat de Vauban (qui mériterait tout un paragraphe sur son histoire dans le quartier), qui devrait être expulsé dans les prochaines semaines au plus grand regret (non-ironique) des habitants du quartier.
La troisième sera tout à l'heure, dans le centre de Freiburg, en soutien aux Indignés espagnols.


Il y a un peu de mouvement humain, tant qu'à faire : des départs, des emménagements, des greffes, des wg-party à n'en plus finir.


Si vraiment on insiste, on peut même estimer qu'il y a du mouvement liquide. La bière coule, c'est le moins que l'on puisse dire. Notamment lorsque les bons plans se dévoilent, comme celui du mercredi et de sa pinte à... 1€75 (deux pintes pour 3€50, plutôt.) Le tout se déroulant dans un cadre assez agréable, presque champêtre, sur la première hauteur de Freiburg. A la langue près, on pourrait se croire à Prague.

Du coup, je tente de rester un peu plus en place. Compensation, tout ça.
Dans sept jours, je repars ; dans quatre jours, j'accueille.
On arrête pas le mouvement.

18.5.11

Osteuropaïsche Geschichte

A Freiburg, on a des projets de fou.

Bon, en fait, mon tutorat du second semestre est étrange. Je vais plutôt présenter les choses comme ça. Ainsi, au premier, c'était... l'ennui profond : l'apprentissage de l'écriture d'une bibliographie (version allemande), comment prendre les notes d'un cours (dans les cas où il faut l'envoyer à quelqu'un ensuite), quelles sources utiliser etc. Oui, ça ne me passionnait pas. Un mardi matin, entre 8h30 et 10h, encore moins. Mais c'est ainsi. Je (en) suis encore vivant.

Second semestre : surprise ! Le tuteur est drôle. Je le connais. Il a un projet vidéo autour de l'europe de l'est et souhaite réaliser des interviews historiques, avec des acteurs directs ou des historiens qui explicitent un sujet donné. Je n'ai toujours pas compris à quelle hauteur on va pouvoir l'aider dans cela, mais c'est très cool. On fait du tutorat de terrain, on va tâter un peu du camboui, on va se salir !

Ok, ce n'est pas encore fait. Ca va se préciser dans les prochaines semaines, normalement. Mais déjà, le début du tutorat a été sympathique : mise en scène, jeux théâtraux, discussions en averses et variées. Pour cette semaine, nous avions un premier pas à mettre sur le chemin de la crasse. Un premier projet : prendre des photos fribourgeoises autour du thème "Europe de l'est et/ou Université".

SRSLY ?
Europe de l'est dans la ville la plus méridoniale d'Allemagne ?
Bon, je sais bien que Bratislava est une merveille qui se donne des airs de Méditerrannée à l'entrée des carpates. Mais non, non, ce n'est pas l'image première que j'ai de l'Europe de l'Est. Surtout lorsque mon cours, qui m'amène à ce tutorat, s'intitule : "Héros et Processus d'Héroïsation en Russie depuis 1917".

Vazy Freiburg, balance-moi du bâtiment communiste sordide. Je t'en conjure !










14.5.11

Lettres

Alors comme ça, je suis à Freiburg. Je peux m'épancher à nouveau sur ce blog, en refus total de ce qu'on peut appeler (peut-être) une stratégie compendieuse. Allons-y...




            Cher Blog,
J'avais presque oublié ton existence. Je t'aime bien, tu le sais. J'espère que tu le sais. Que tu ne l'as pas oublié. Mais tu dois aussi être connaisseur de mes amitiés liées au paradoxe. J'aime écrire. Je déteste me mettre à écrire. Une fois la feuille légèrement gribouillé, je corrige, je rectifie, je change.
Avant, je me débats sur l'angle à adopter.
Après, je me débats sur l'intérêt du "truc" et avec l'envie de dire "ciao bella, on se croisera une autre fois".


Pourtant, quelle sensation grisante quand la machine est partie ! Pour cette fois, j'ai reçu l'aide d'une BO au poil. Me revoilà. Tout comme me revoilà à Freiburg.


Mais plutôt que mes détours sur notre relation, peut-être préfères-tu que j'en vienne à ce qui te concerne : Freiburg, Erasmus, l'Amour, la Vie...


Ok.
Allons dans le deuxième paradoxe, soit hier (avant-hier, ndla). (Je suis à ton diapason, je raconte mes histoires en chronologie inversée). Freiburg, je n'y étais plus. J'étais encore parti. Une quinzaine d'américains totalement incongrus, fous et américains ont pris le pouvoir sur notre terrasse. Moi, seul, parmi eux. J'étais en Amérique. J'ai gagné des envies d'Amérique, de voyages, de grandeurs, d'espaces, d'ours bruns, blancs et noirs. Bref, j'ai oublié l'Allemagne à la faveur de ce truc inconnu : les Etats-Unis.
Même si là-bas, le Sud, ça craint. "Never go to Texas". I'm fine with it. J'irai à Montréal dans quelques mois, pour sa proximité, pour mieux faire des excursions le long de la frontière.


Toutefois, je dois te l'avouer, cher blog, j'ai quand même vécu un peu à Freiburg. Pendant deux semaines, avant cela, j'ai retrouvé mes errements. Encore que j'ai surtout été pris par ma motivation sans faille pour les concours.. en France.. Ce semestre, je suis un cours d'allemand. Ce semestre, je révise mon français. Et j'aime plutôt cela, apprendre mon français comme un petit élève de CP qui dresse des listes de vocabulaire. A chaque jour, un mot nouveau. Lever un lapin. Prémisses. Isthme.
Je joue. Je régresse. J'apprends.


Hors de propos, avant-Freiburg, je suis rentré à Freiburg. Le temps d'une nuit. Pour mieux voyager à droite. C'était bien. Mais ça n'a presque rien à voir avec mon Erasmus allemand. Alors ce sera pour un autre courrier, adressé à travers d'autres voies. Si ce courrier doit exister.


Je te bise, blog aimé mais peu chéri.


PS : "Non, je ne t'abandonnerai pas".

5.3.11

Et qu'à tomber, il faut se relever.

C'est l'hécatombe ici.

(Ici, à Freiburg ; et ici, à la Fribourgeonnerie. Alors que je fanfaronnais contre Skyblog dernièrement. Je sais. Les événements ont pris le dessus. Mais j'arrive.)

7.2.11

N'imp'

Semaine d'exams et semaine de vacances, les deux se mélangent.


Pour la plupart des Erasmus fribourgeois, parmi lesquels mes collocs figurent en bonne place, cette semaine sera celle de l'écriture et du blabla en temps limité. Les épreuves s'annoncent, étalées sur la semaine, sur la suivante, un peu partout.


Pourtant, c'est aussi chez moi la semaine (presque) de vacances : visite Leipzigoise au milieu des hippies Vaubanais. Ca promet d'être drôle.


D'une certaine manière, cette semaine ne veut rien dire.

2.2.11

La guerre

Allez c'est parti, je m'y attelle. Ce blog va se réveiller, ce blog va changer votre vie, ce blog va changer de vie.




Non mais, je ne tiens pas à être devancé par un SKYblog. Il ne manquerait plus que ça. Alors désormais, ça va se bousculer dans la mise à jour, je vais (enfin?) tenter de faire une mise en page sympa et personnalisée, de replonger dans l'html et toutes ces choses que je ne comprends pas tellement...


Vous voulez voir des photos de Freiburg, vous allez en voir. Encore et encore. Des jolies, des moins jolies, des petites, des grandes, des montages ratés, des montages réussis.


Tremble, Skyblog. L'incohérence Fribourgeonienne est réveillée !
NB : Toi qui me lit peut-être (coucou!), je n'ai rien contre toi. J'ai juste des soucis avec ta plateforme.

1.2.11

S'attacher

Ca fait longtemps que je n'étais pas venu, tiens, par ici. Hallo zusammen.


Aujourd'hui, le thème sera "Freiburg est une ville attachante". Ma démonstration est absolument infaillible. Ce n'est pas une formule mathématique, ce n'est pas de la géométrie magnifiée (encore que, j'y reviendrai), mais je ne trouve pas d'autres explications.


Pour revenir aux sources, revenons à samedi dernier. Le thème était "allons à Stuttgart voir à quoi ça ressemble", quitte à faire un voyage qui ressemble à une virée dans les profondeurs de la Terra incognita, l'équipement en moins. (Tout de même, les habituels manteaux-bonnets-écharpes, voire gants, étaient présents.)
D'ailleurs, la visite en elle-même était sympathique. Le temps diminuait le plaisir de se promener dans la rue, mais on a tout de même eux le temps d'apercevoir un cheval en métal, une voiture jaune, un ballon rouge, un hibou rose, un logo hippie inversé tournoyant et mille autres choses merveilleuses architecturalement et infantinantes (néologisme, bonjour).

Bien, certes, on a vu tout ça. Cela n'a aucun rapport avec Freiburg jusqu'ici, si ce n'est la concurrence entre les villes du Bade-Wurttemberg. On peut dire, très honnêtement, qu'il fait plus chaud à Freiburg d'ailleurs. Ce n'est pas une vue de l'esprit. Freiburg est d'une certaine manière plus chaleureuse, dans tous les sens du terme (grâce à ses "freiburgerin Huren" dont on se demande encore où elles sont mais on sait qu'elles existent ?).


Alors mon point de départ était Freiburg avec l'adjectif "attachant" qui lui allait bien. Je réitère la proposition encore.
En effet, dès qu'on ose partir un peu plus loin, dans les environs chatoyants de la Forêt Noire ou du Land, il y a une vengeance mystérieuse qui s'impose à nous. On se perd. On prend des détours. On prend notre temps pour retrouver la Hauptbahnhof de Freiburg. On se meurt de quelque chose (du froid, en cas de neige à Titisee ou au Feldberg ; de fatigue, dans le cas de figure de samedi.) au point d'apprécier avec démesure le retour sur "la terre ferme", le lieu où l'on vit, là où apprécie si bien de faire la fête.
Je ne reviendrai pas avec précision sur les "événements" (comme il est coutume de les appeller désormais) de samedi dernier. Non. Cela n'est pas si intéressant d'évoquer Tüttlingen, Immeldingen et la beauté du paysage dans le Schwarzwaldbahn nocture.


Ce qui compte, c'est de dire à quel point Freiburg est un point de repère étrange, au milieu d'un "triangle badois" qui noit un peu celui qui ose s'y aventurer.


Freiburg, port d'attache.
Je ne vois pas d'autres explications.

5.1.11

Wieder

Freiburg est une ville absolument apaisante. A moins que ce ne soit Vauban, mon quartier écolo trop-cool trop-agréable trop-proximité, qui est tellement calme à l'extérieur et bouillonnant à l'intérieur (c'est sûrement le froid, ceci dit, qui contribue).


C'est peut-être le sprint des vacances du Nouvel An (pourquoi dit-on "vacances de Noël" généralement ?) qui était un peu fatiguant, aussi. Bien que, même si j'ai fini malade, j'ai mieux survécu que prévu.


Quoiqu'il en soit, je suis de retour "chez moi" (et je me sens "chez moi"). Le rythme de Straßenbahn-Uni-Kneipe va reprendre. Le dodo va continuer à être anecdotique.


Et oui, c'est apaisant.